Laurence Peyrin sera notre invitée le 21 septembre
à l’occasion de nos Rencontres d’Automne.
Il nous tenait à cœur de vous la faire découvrir avant le jour J,
Laurence s’est prêtée au jeu de nos questions-réponses.
Bonne lecture…
1/ Quel livre auriez-vous aimé écrire ?
« Simetierre » de Stephen King.
C’était l’époque où je passais le Bac. Au lieu de réviser, avec ma meilleure amie on se lisait des livres à voix haute, chaque chapitre alternativement, sans les connaître à l’avance. Celui-ci nous a valu de belles batailles, parce que l’une était étranglée par ce qu’elle lisait, et l’autre n’en pouvait plus d’attendre la suite.
Et ce livre a été le paroxysme de cette période.
Stephen King a été le premier génie de ma vie adulte, bien plus que tout ce qu’on m’avait enseigné avant… (Je suis une rebelle de l’Education Nationale et je n’ai jamais réussi à lire un « classique »).
Bref, c’était de merveilleux moments, que je regrette que mes enfants ne connaissent pas…
Vous croyez que les ados se lisent encore des histoires à voix haute?
2/ Y a-t-il un personnage de roman qui a bouleversé votre vie ?
Non, je ne crois pas…
En revanche, un personnage de cinéma, oui.
Celui de Dalton Russell dans « Inside Man » de Spike Lee. C’est une histoire géniale de braquage qui, a priori n’a rien à voir avec mes romans. Mais le monologue de l’intro (le visage, les yeux, la voix de Clive Owen qui joue ce rôle) m’a donné l’inspiration de tous mes personnages masculins. Virilité tranquille. D’ailleurs, je le cite dans mon premier roman, « La drôle de vie de Zelda Zonk »: « Vous ressemblez à Clive Owen »…
En ce sens, on peut dire qu’il a bouleversé ma vie.
3/ Existe-t-il un livre qui ait changé votre vie ? et si oui, lequel ?
D’abord, « La gloire de mon père » de Marcel Pagnol, en CM2. Et la plus belle phrase qui le commence: « Je suis né à Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. »
Là, tu vois tout, tellement c’est simple.
Comme Truman Capote, quand il a écrit « De sang-froid »: « Le village de Holcomb est situé sur les hautes plaines à blé de l’ouest du Kansas »…
Je me suis prise d’un amour pour Pagnol, j’ai tout lu, il m’a ouvert un monde possible: quand j’ai voulu écrire mon premier roman, « La drôle de vie de Zelda Zonk », j’avais les doigts au-dessus des touches, une terrible envie de raconter l’histoire dans ma tête… Mais je ne savais pas comment commencer.
Marcel Pagnol et Truman Capote m’ont aidée à ce moment-là. Je me suis dit: « Commence par une description simple. »
Ensuite, « Les dossiers extraordinaires de Pierre Bellemare ». Je passais mes week-ends à lire ces histoires vraies de quelques pages, et c’est ainsi que j’ai eu envie d’en raconter. J’ai TOUT ce qu’on appelle « Les Bellemare » dans ma bibliothèque.
4/ Dans quel roman aimeriez-vous vivre? »
Dans « L’Aile des Vierges » de Laurence Peyrin…
Bon, c’est moi qui l’ai écrit, pardon…
Mais j’ai pris le risque, à un moment, de me dire: « Tiens, je vais prouver qu’une femme moderne peut encore écrire une grande passion sans être mièvre »…
Le problème, c’est que je suis tombée absolument amoureuse du héros que j’écrivais…
Donc, je veux vivre avec lui.
Le problème, c’est que je ne suis plus la seule…
5/ « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » Lamartine…
Existe-t-il une personne, une chose, une réalité sans qui plus rien n’aurait raison d’être si elle n’était plus là ?
Je vais certainement choquer, mais je dirais Waffle, ma chienne. Je n’ai pas actuellement d’amour, mes enfants sont grands… Du coup, celle qui me manque égoïstement, par son affection inconditionnelle, quand je ne suis pas avec elle… Ben c’est Waffle.
Quand je suis à New York, je pense à quand je l’emmènerai là-bas.
C’est aussi un but: je VEUX voir Waffle courir à Central Park.
6/ Quelques mots sur les projets à venir…
Je termine d’écrire mon prochain roman. A chaque fois c’est un projet, une époque, un endroit différent.
Et une écriture différente, aussi.
Je me lance dans un roman comme dans une aventure.
J’apprends, je découvre, j’étudie, tout le temps.
C’est ma vie.
Auteur : Laurence Peyrin
Titre : Ma Chérie
Editeur : Calmann Lévy